Histoire d’une dévotion trinitaire…

Histoire d’une dévotion trinitaire…

Le 23 octobre est une date célébrée dans toute la famille trinitaire. Les frères trinitaires sont souvent ordonnés ce jour là. Petites explications...

L’Ordre de la Très Sainte Trinité est né au Moyen-Age. Certaines dévotions ont été conservées comme héritage des traditions vécues et célébrées depuis la fin du XIIe siècle.

Jean de Matha et Félix de Valois, fondateurs de l’Ordre de la Sainte Trinité et des Captifs, ont pour devise : « Gloire à Toi Trinité! Aux captifs liberté! »  Leur réponse à l’appel de Dieu, comme celle des trinitaires est de se lancer dans l’action libératrice.

Pour autant, cette mission ne fut facile, ni pour Jean de Matha, ni pour les premiers rédempteurs trinitaires. Non seulement ils doivent obtenir assez d’argent pour acheter la liberté des captifs, mais ils doivent aussi faire le voyage dans des lieux qui sont en guerre avec les chrétiens. Ils doivent aussi convaincre ceux qui ont des esclaves musulmans de les libérer afin de pouvoir les échanger avec des esclaves chrétiens. Toute une entreprise pleine de risques et d’incertitudes, pour laquelle Jean trouve peu de solutions.


Et c’est ici que se situe la tradition la plus connue et la plus mémorable de la Vierge Marie avec les Trinitaires. Selon son récit, alors que Jean de Matha se promenait le long d’une plage près de Marseille, totalement déprimé par le manque d’argent pour l’œuvre de rédemption, la Vierge Marie lui apparut. Elle lui donna un petit sac avec assez d’argent pour libérer des prisonniers chrétiens, lui promettant qu’il ne manquerait jamais de son secours. C’est ainsi que les Trinitaires se consacrèrent dès ce moment à Notre Dame du Remède (ou du Rachat) comme patronne de la rédemption. Et c’est ce qui explique le fait qu’elle soit représentée avec une petite bourse à la main droite.

Mais depuis le Concile de Trente, sur beaucoup d’images, la bourse avec de l’argent est remplacée par l’Enfant dans la main gauche. En effet, Jésus Christ est vraiment le prix de notre Rédemption, pour sauver l’humanité entière. Et Marie est et demeure le Bon Remède puisque “Co-rédemptrice” et porte du salut.


Du XIIe au XXIe siècle, l’Ordre Trinitaire a tenu à cette double pratique : la contemplation et l’action, qui a trouvé son reflet dans les fondateurs, Jean et Félix, mais aussi dans leur dévotion et leur tradition mariale : Notre-Dame de Grâce et Notre-Dame du Remède. 


Elle nous rappelle que la libération de nos frères et sœurs, toute l’aide que nous pouvons leur offrir, reste creuse et vide si elle ne naît pas de la grâce, de la contemplation, de la libération intérieure en chacun de nous. Elle nous rappelle qu’avant de réparer les maux et les peines que nous rencontrons autour de nous, nous devons sentir l’amour et la tendresse de Dieu dans la grâce qui jaillit dans notre cœur. Elle nous rappelle que Marie nous invite à écouter et à faire comme il nous dira puisqu’elle est grâce et remède.


Et si Notre Dame du Bon remède est célébrée le 8 octobre, c’est bien le 23 octobre que nous célébrons le Christ Rédempteur lui-même. Il est Le lIbérateur, notre libérateur.