Dialogue avec Jean de Matha

Dialogue avec Jean de Matha

Chaque 17 décembre, nous fêtons la St Jean de Matha, fondateur le la Famille trinitaire. Dans l'établissement Ste Trinité à Marseille, c'est toujours l'occasion d'un dialogue entre une soeur et un élève qui joue le rôle de Jean. Voici un partage qui donnera peut-être envie à d'autres de se lancer dans cette tradition.

Dis-nous, Jean, quels souvenirs as-tu de tes 6 ans ?

Je vivais dans la vallée de l’Ubaye, au milieu de vastes montagnes et j’aimais m’y promener avec Maman… On admirait les fleurs, les oiseaux, les montagnes, … et nous remercions Dieu Trinité pour cette belle nature

Je comprends pourquoi les Trinitaires aiment la louangeTout cela nous parle de Lui, de Son Unité dans Sa Diversité, de Sa Beauté et de Sa bonté à travers cette belle nature.

Et quand tu avais 10 ans, à quoi jouais-tu ? 

Je me souviens de la joie que nous avions avec les autres enfants de nous retrouver en famille autour des troubadours qui venaient dans la vallée. Ils nous racontaient des histoires, jonglaient, chantaient … 

Mais quand ils parlaient des esclaves, de leurs souffrances, j’étais bouleversé que l’on puisse faire cela à des hommes et nous cherchions entre nous comment les aider. C’est alors que Maman me disait : « regarde autour de toi, et apporte ta jeunesse pour aider ceux qui souffrent »Cela me donnait une vraie joie d’aider les autres !

C’est pour cela que les Trinitaires aiment dire « là où est la Charité, là est la Trinité »

Quel souvenir as-tu de ton départ pour Marseille vers 13 ans ?

Papa, avant mon départ, a voulu me montrer le bouclier de Grand Père. Dessus il était représenté son Blason sur lequel était inscrit « Seigneur, délivre-moi de ces chaînes ».  Il m’a appris l’importance d’être un homme libre ; libre devant le regard des autres, libre de s’exprimer et libre d’agir selon ma conscience. Et je suis parti riche de ce message. C’était un trésor que je devais garder et cultiver si je voulais devenir un homme sur lequel on pouvait compter.

La libération est le chemin vers la liberté, chemin que nous prenons pour nous même et aussi avec les autres pour construire un monde meilleur.  

A 15 ans, tu étudiais dans notre belle ville de Marseille. Qu’est-ce que tu y as vécu alors ?

J’aimais étudier car j’avais soif de découvrir la Beauté de Dieu, la grandeur de l’homme. Mais j’ai aussi été témoin de beaucoup de souffrance, car il y a malheureusement toujours de la misère dans une grande ville. Ce qui m’a le plus révolté, c’est de voir débarquer, maltraiter, fouetter tant d’esclaves sur le port. Comment l’homme peut-il faire cela au nom de l’argent ? Et la devise de mon grand-père me poussait toujours davantage à aller les aider, à leur redonner un visage d’homme.    

C’est vrai que construire un monde de frères est important pour nous les Trinitaires  

Elisabeth Marques et la communauté de Mazargues