Catherine, dans quel but êtes-vous partie au Cameroun ?
Dans le but de rencontrer les communautés, de mettre un visage sur le nom des sœurs et aussi des lieux dont j’entends parler régulièrement pour des raisons diverses. Et cela m’a surtout permis de voir les réalisations concrètes de projets pour lesquels j’envoie de l’argent sans jamais voir les résultats. La comptabilité est un peu théorique. Ce voyage m’a permis de donner du sens à ce que je fais.
Alors la première impression ?
Heureuse surtout d’avoir vu de beaux projets, aboutis ou en cours.
J’ai vu en œuvre la mission des sœurs dédiée aux pauvres. Je pense à la maternité de Dizangué. Deux médecins vivent sur place pour être disponibles et ils assurent toutes les spécialités. La difficulté est de les fidéliser car ils sont loin de leur famille. Il faudrait donc bâtir une ou deux maisons pour que les médecins puissent vivre sur place avec leur famille. C’est là qu’on voit qu’un projet en entraîne un autre et j’ai mieux compris pourquoi avec les sœurs, ça ne s’arrête jamais. [Rires]
Aider les pauvres est une très belle mission, mais elle est sans fin, et il faut le voir pour comprendre nos sœurs.
J’ai pu constater que tout fonctionne , certes avec des moyens sommaires mais avec une belle solidarité dans l’équipe médicale. Vraiment, on ne peut pas comparer avec l’Europe et encore moins juger.
Vous avez vu d’autres missions ?
Oui, nous sommes allées à Kribi, ce foyer de jeunes filles qui est aussi maison d’accueil. Ils sont en train de construire une maternelle de cinq classes, qui seront bilingues.
Qu’auriez-vous envie de dire aux soeurs aujourd’hui ?
D’abord, merci aussi aux sœurs qui m’ont accueillie… comme une sœur !
Je voudrais leur dire : gardez votre bel enthousiasme, votre générosité et continuez d’avoir des projets. Vous apprenez à anticiper. Il faut aussi savoir discerner ce qui vaut la peine d’être fait de façon durable, ce qui veut dire : savoir renoncer parfois et patienter souvent. Mais vous êtes des femmes courageuses.
Je termine en disant merci à la congrégation de m’avoir permis de faire cette expérience. Ce fut pour moi une déconnexion totale. J’ai fait des découvertes qui ont donné du sens à mon travail quotidien et je suis réconfortée car j’ai vu la grande utilité des sœurs. Merci !
Interview de Catherine Philippet
La totalité de l’article se trouve dans le journal du Trait d’Union N° 90 – Mai 2025