Nos établissements sont des laboratoires de fraternité. Car la fraternité s’apprend particulièrement au contact de la différence dans un groupe (classe) qui n’est pas choisi. Et l’école est aussi le lieu de transmission du civisme et de la citoyenneté…
Dans nos écoles, la fraternité se construit grâce aux projets collectifs qui contribuent au développement du sens de l’appartenance. Ils permettent de découvrir que « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».
Vivre ensemble, c’est d’abord le vouloir ! Car la Fraternité n’est pas un dû comme peuvent l’être l’égalité et la Liberté. C’est un appel, un devoir du cœur, une décision ! Elle est le fruit d’un combat, d’une conquête. Elle s’apprend peu à peu mais dans ce domaine, rien n’est jamais acquis.
En effet, il n’est pas simple de se considérer comme frères et sœurs malgré nos différences. On retrouve là une vigilance bien trinitaire, à savoir celle de renoncer à l’idéal « du même », à «l’entre-soi », au clan qui replie sur soi-même.
La question se pose alors de savoir comment s’affirmer pour ne pas être dissous dans le groupe ? Il y a là une tension qui donne toute son importance à l’éducation de l’intériorité. Elle est la condition qui permet d’être soi sans se dissoudre dans le groupe. En effet, Fraternité ne veut pas dire être d’accord à tout prix. Il faut oser le débat car on ne s’ouvre en vérité à l’autre qu’en étant soi-même.
Être soi-même donc, tout en s’ouvrant à l’autre. Or éduquer, c’est justement : « conduire hors », élargir l’horizon. Il y a donc une tension permanente entre l’ouverture de l’école et le milieu familial (entre-soi), justement surmonté par l’éducation à l’altérité où ce qui unit est plus important que ce qui divise. L’ignorance sépare, la culture (ré)unit.
Toujours est-il que la Fraternité est à l’épreuve du quotidien ! Elle nous apprend à dépasser la peur de l’autre, le conflit des ego/égaux, et la violence aux multiples visages…
A nous de faire de nos établissements des laboratoires de Fraternité ! Confiance : La joie secrète de l’Esprit sera de toujours établir la communion et de rétablir la ressemblance en jouant avec la différence.
Michel Garot (Délégué de tutelle) et sr Bénédicte Marie
Voir l’article complet dans le « Trait d’Union » n° 87